Hé pssst, tu veux de l'herbe ?

Changeons un peu de secteur, nous ne sommes pas très loin de la sortie de l'autoroute A6, à proximité de Joux la Ville.

Habituellement, dans cette zone là, on parle péage ou prison, non ?

Comment ça, c'est réducteur ? 

Eh bien oui ! Parce qu'aujourd'hui, on va y parler culture, moutons, rencontres et échanges de bons procédés.... 

J'arrive, je ne sais pas chez qui, je ne sais pas ce que je fais là, ni qui est là. En un claquement de doigts le tour est joué et mon rôle est défini : j'écoute, j'enregistre, je questionne, j'expérimente et plus tard, j'écris. Classique ! 

Voilà 2 heures que Max et JB échangent et apprennent à se connaître. Le bouche à oreille a joué les intermédiaires et j'assiste à leur première rencontre. 

L'un sème des couverts, l'autre mange les restes de couverts. Ils étaient faits pour s'entendre. 

Jean-Baptiste élève toujours des moutons, il est aussi administrateur de "Solidarité Paysanne Pays de Bourgogne" et explore actuellement les parcelles de couverts du secteur géographique de Vermenton au point qu'un emploi à temps-partiel pour berger ou bergère est à créer...

Des candidat.es ? 

Maxime, lui, est agriculteur depuis 5 ans, il représente la 3ème génération d'exploitants d'une ferme familiale et s'emploie à travailler la Terre pour passer en agriculture biologique. Il approche du but. Voilà déjà 2 ans que plus aucun produit phytosanitaire n'est utilisé et qu'il a réussi à convaincre sa famille de le suivre dans cette aventure. 

La conversion suit son cours et évolue vers ce qui pourrait s'apparenter à un retour en arrière : des chevaux aux phytos vers les moutons...

Sacrée évolution et, il faut bien le reconnaître, complexe à suivre que nous soyons ou non du milieu. 

Avancer par essais-erreurs, comprendre que certains choix d'hier ne sont plus adaptés à notre "aujourd'hui", accepter qu'il est nécessaire, même urgent, de réfléchir à de nouvelles alternatives. 

Les échanges sont lancés.

L'intérêt de vastes étendues de restes de cultures pour un mouton semble évident, mais quel est celui d'un mouton pour un agriculteur ? 

Eh bien, la réponse est... l'agronomie ! 

Non, ce n'est pas un gros mot, restez ! On va tout vous expliquer ! 

Pour un éleveur de moutons, venir faire pâturer un troupeau dans des parcelles de luzerne ou autres anciens semis de qualité est forcément bénéfique : Ce sont plein de repas qui ne demandent qu'à venir remplir les estomacs exigeants de nos bêtes à laine. 

En échange, pour remercier l'agriculteur de cette bonne alimentation, les moutons s'engagent à nettoyer les parcelles sans l'usage de machines consommatrices de fioul mais aussi tout naturellement, physiquement et physiologiquement à nourrir le sol !

Grâce à leurs excréments, ils procurent un cortège bactérien intéressant, des apports en azote et autres formes de nutriments permettant de dynamiser la vie du sol sans le moindre ajout de produits chimiques. ( De toute manière interdits dans le cadre de l'agriculture biologique) .

En résumé, c'est du "win-win" ou pour les adorateurs de la langue de Molière : du gagnant-gagnant. 

Chacun nourrit l'autre de ses compétences et savoir-faire. 

Elle est pas belle la vie ?