L'étoile du berger

Rien n'est écrit à l'avance...

Comment imaginer il y a 2 ans 1/2 qu'en revenant sur le territoire mailly castellois Adrien s'installerait aujourd'hui officiellement en tant que berger transhumant ? 

Les chemins de vie sont rarement linéaires et quand en 2018 l'envie d'entreprendre se fait ressentir, il décide de faire le premier pas. 

Sur place, le constat est simple, tout est à faire, à créer, imaginer. Il est seul et il va oser, le jeu en vaut la chandelle.

L'objectif est de pouvoir rassembler le plus de personnes conscientes qui ne savent pas par où commencer ou comment se retrouver. 

Cette première entreprise volontaire s'appelle Cellula et elle se veut être le noyau du partage d'une vision commune pour construire un meilleur demain, une toile de résilience à l'échelle de notre territoire. 

Aujourd'hui, l'activité de berger se teinte d'un goût de déjà-vu. Une nouvelle entreprise est sur le point de naître. Faut-il repartir à zéro ou s'appuyer sur l'existant ? 

Bien sûr, il y a des alliés, des personnes expérimentées, ou simplement de bonne volonté, prêtes à aider et accompagner. 

Le chantier s'annonce vaste et chaque énergie disponible est la bienvenue. 

La vie avec les moutons couvre de nombreux domaines. Il faut bien sûr les soigner, s'en occuper, veiller à ce qu'ils ne manquent de rien tout en pouvant, dans un premier temps, aller à leur rencontre. 

L'aventure moutons commence donc par un chantier mécanique. 

La solution de facilité aurait été d'investir dans un véhicule flambant neuf et prêt à l'emploi en même temps où aurait été la cohérence d'un tel investissement ? 

Des véhicules anciens sont encore là, ils ne demandent qu'à être un peu choyé pour retrouver un état proche de leurs origines. 

Présenté ainsi, cela semble facile. La première étape est franchie. Le camion est sous un hangar et se laissera volontiers réparer...

Des volontaires ? Quand on est paysan, faut-il savoir tout faire ou peut-on un peu déléguer ?

L'apprentissage a du bon, être en capacité de se débrouiller est pratique, peut être même nécessaire, pourtant le partage est encore meilleur. 

Une question de temps ? De volonté ? 

Voyageons un peu dans le passé... 

Tu vois là, c'était le menuisier, il fabriquait des roues pour les bétaillères, et le Raymond un peu plus bas lui, s'occupait des cerclages, il était ferronnier. T'aurais vu les étincelles que ça faisait quand il travaillait !

Et tout ça à moins de 500 mètres les uns des autres... 

Un village perdu quelque part dont aujourd'hui il ne reste presque plus que les vestiges d'anciens souvenirs...

Les fantômes de ces habitants laissent planer le doute. 

N'avaient-ils pas déjà tout compris ? Travailler ensemble, se rendre des services, mutualiser les compétences, vivre en entraide et s'accompagner les uns les autres vers un confort sobre...

Une Société Coopérative d'Intérêts Collectifs qui ne dit pas son nom...

Tout cela laisse méditatif. Peut-être est-il temps d'en revenir à nos moutons ? Ces animaux qui retrouvent leur place dans le paysage icaunais.

Nombreux sont les habitants qui en auront croisés le chemin au cours de ces derniers mois. L'activité fait sens.

Pour Adrien, cela fait sens de consommer la viande d'un animal ayant mangé de l'herbe, des végétaux implantés pour leur qualité nutritive et ayant un véritable rôle dans le maintien d'une fertilité naturelle des sols.

La boucle est harmonieuse, des sols vivants et fertiles produisant une nourriture de qualité pour la santé humaine et ayant un faible impact carbone pour la communauté. 

Les moutons offrent un large champ d'actions que cela soit à travers la viande, la laine, les ateliers qui peuvent en découler ou encore à travers leur rôle non-négligeable dans la fertilité des sols.

Tous les acteurs du territoire sont concernés.

Toutes les bonnes volontés peuvent s'engager et trouver une place cohérente dans ce système.

Il n'y a qu'un pas pour y arriver... 

 Aujourd'hui, Adrien sait qu'il a trouvé des réponses, et vous, avez-vous des questions ?

 planter des arbres